Carrières: D'hier à aujhourd'hui!
Par Johanne Menard
Comme tout le reste, les professions et les métiers changent avec les époques : certains évoluent mais demeurent encore; d’autres disparaissent totalement ou presque. Peut-être avons-nous la perception, vraie ou erronée, que les professions et les métiers se modifient encore plus rapidement qu’autrefois à cause des avancées fulgurantes de la technologie et des communications. Dans ce bref billet, nous allons tenter d’aborder ce sujet de l’évanescence et de l’émergence des emplois.
Les critères qui influencent la pérennité des métiers et des professions
· Les variations économiques, l’émergence de nouveaux marchés, la mondialisation commerciale;
· Les découvertes scientifiques ou médicales qui révolutionnent les façons de faire;
· Les innovations technologiques qui créent de nouveaux produits, processus, etc. et rendent certaines activités désuètes;
· Les décisions politiques qui influent de façon importante sur la survie ou non des emplois consacrés aux services publics;
· Les changements sociologiques qui modifient les comportements des gens et par conséquent leurs besoins, leurs habitudes de vie…et leurs emplois.
Ainsi, tout juste dans les derniers mois, la chute vertigineuse du prix du pétrole aura modifié le paysage de certains emplois qui découlent directement de l’or noir; de même, la décision de Postes Canada d’instaurer des boîtes aux lettres communautaires dans plusieurs endroits pour remplacer les services des facteurs aux résidences individuelles aura sabré dans un métier pourtant bien établi!
Les carrières disparues ou en voie d’essoufflement…
Je ne vous apprendrai rien en disant que certains métiers et professions sont disparus pour de bon. On ne verra plus d’allumeurs de réverbères de rues depuis l’avènement de l’électricité ni de porteurs de chaises! Et que dire des laitiers qui sillonnaient les rues de notre enfance…
Peut-être va-t-il mieux parler de groupes de professions qui montrent des signes d’un surplus de main d’œuvre ou encore qui sont en voie de transition plutôt que de penser à leur extinction comme telle. Un site de recherche d’emploi (1) mentionne les carrières suivantes :
· Superviseurs de personnel de bureau
· Commis de bureau · Opérateurs d’équipement de bureau
· Commis en finance et assurance
· Professions liées à la poste et la messagerie
· Superviseurs des ventes et du service après-vente
· Caissiers
· Enseignants et conseillers au niveau primaire et secondaire
· Professions dans les services alimentaires
· Guides touristiques et autres professions liées aux loisirs
· Bouchers, boulangers-pâtissiers
· Rembourreurs, tailleurs, cordonniers, bijoutiers
· Capitaines de navires et pêcheurs
· Opérateurs de machines et métiers connexes dans le secteur du traitement des métaux et des minéraux.
À cette liste, on pourra ajouter les métiers ayant trait à la typographie qui ont été remplacés par des systèmes de mise en page informatique. Plusieurs tenants de ce métier se sont recyclés dans des fonctions d’infographies, artistiques ou artisanales, ou même à titre d’informaticiens. Les ébénistes et d’horlogers se font également plus rares à cause de l’arrivée des produits fabriqués en masse. Pourtant, leurs compétences sont encore requises pour les fins de réparation ou de recyclage des produits déjà existants.
Des carrières prometteuses
Denouveaux titres dont on n’a jamais entendus parler : oui, il y en a une pléiade chaque année. Les uns sont attribués à des nouveaux postes créés sur mesure à cause de la spécialisation qu’ils requièrent; d’autres, à cause des innovations incessantes des technologies et des méthodes de travail.
Dans la foulée de la publication des données de Statistique Canada sur l’emploi et sur le chômage, ICI Radio-Canada (2) présente des capsules sur les métiers et les professions les plus en demande au Canada. Voici quelques mentions au chapitre des carrières prometteuses :
Pour ceux et celles qui veulent compléter un DEP : les carrières suivantes pourront être d’intérêt : Préposé aux bénéficiaires, soudeur-monteur, dessinateur industriel, infirmier auxiliaire, sommelier, opérateur de machin d’usinage en commande numérique, frigoriste, assembleur de structures aérospatiales, ébéniste, camionneur, plombier, assistant en pharmacie, opérateur de procédées de traitement de l’eau, mécanicien de machines fixes, ferblantier, cuisinier, monteur de ligne électrique, mécanicien en protection contre les incendies, grutier, boucher.
Pour ceux et celles qui veulent compléter un DEC : denturologiste, audioprothésiste, technicien ambulancier paramédical, technologiste biomédical, technologue en radiologie, technologue en électrophysiologie médicale, technicien en logistique de transport, inspecteur des aliments, acupuncteur, technicien en documentation, technicien en bureautique, technologue en radio-oncologie, technicien en mécanique du bâtiment, technicien en environnement, thanatologue, orthésiste-prothésiste, hygiéniste dentaire, estimateur et évaluateur de bâtiment.
Pour ceux et celles qui veulent compléter un BAC : Ingénieur aéronautique, courtier en valeurs mobilières, agent de développement économique, sage-femme, sexologue, nutritionniste, travailleur social, conseiller en ressources humaines, actuaire, physiothérapeute, ingénieur mécanique, comptable, ingénieur civil, ingénieur en technologies de l’information, criminologue, agronome, arpenteur-géomètre, traducteur.
Mais que faire si….?
Oui, mais que faire si on s’est fait à l’idée d’embrasser un boulot qui est appelé à disparaître? Que répondre à ceux « qui nous veulent du bien » et qui nous découragent d’aller dans telle ou telle voie qui risque de « mourir sur l’impitoyable champ de l’innovation »? (3) Voici quelques réflexions en vrac sur la question :
· Il vaut très souvent la peine d’écouter ce que son entourage a à dire sur le choix de notre carrière, surtout si l’on est jeune et peu expérimenté. Les avis des conseillers en orientation me semblent tout à fait pertinents si l’on veut bien cerner le champ de ses intérêts, de ses talents et les canaliser vers les occasions de carrières qui peuvent s’ouvrir à nous.
· Aujourd’hui on parle moins de ne faire qu’une seule carrière au cours de sa vie comme ce fût le cas pour la plupart des baby boomers. On peut penser que sur une durée de vie productive assez longue, on pourra embrasser plus d’une carrière. Ainsi, on peut voir son cheminement différemment et se dire que l’important c’est d’acquérir d’excellentes compétences de base qui correspondent à nos intérêts, nos aptitudes, nos capacités, etc. L’actualisation de ces compétences risque fort de s’exprimer de plus d’une manière dans le courant de notre vie.
Il existe des sources de renseignements très fiables et bien documentés sur les métiers en vogue et ceux en perte de vitesse. Les données sur ce sujet sont régulièrement mises à jour.
Il vaut la peine d’en tenir compte dans ses choix sans pour autant faire taire ses passions et ses rêves.