Comment réparer une erreur stupide au travail
Par Mark Swartz
Collaborateur de Monster
Quelle est la pire gaffe que vous ayez jamais faite au travail?
Pour ma part, c’est arrivé à l’occasion d’une fête de bureau, il y a de nombreuses années. Je travaillais pour une importante banque canadienne et le personnel était réuni pour une fête de Noël. Le premier vice-président y était, vêtu d’un très élégant costume. Il me tournait le dos alors que je croquais des légumes tout en jasant avec une collègue, lorsque j’ai soudainement mordu dans une tomate particulièrement juteuse qui a littéralement explosé, projetant un jet de matière rouge directement sur le dos de la veste du haut dirigeant de la société.
Ma collègue et moi avons été pris d’un fou rire hystérique à la vue de l’amas de chair de tomate gluante qui dégouttait du complet bleu foncé fait sur mesure. Le vice-président ne s’était aperçu de rien, jusqu’à ce que nos rires attirent son attention. Il s’est tourné vers nous et nous a demandé ce qui était si drôle.
Se faire prendre la main dans le sac
Je suis devenu livide, de peur et de honte de m’être fait prendre « la main dans le sac ». Je devais non seulement admettre ma gaffe, mais aussi affronter la réaction de ce dirigeant (qui était à l’époque le patron du patron de mon patron). Je lui ai prudemment expliqué comment ma tomate s’était retrouvée sur sa veste, puis je me suis excusé à répétition pour mon comportement stupide.
Dieu merci, ce vice-président avait l’esprit à la fête et n’a pas fait de cas de l’incident. Mais je savais néanmoins que j’avais fait mauvaise impression et qu’il me faudrait travailler fort pour rétablir ma réputation.
Réparer les pots cassés
La première chose que j’ai faite a été d’aller trouver mon supérieur et de lui expliquer ce qui venait de se passer. Je ne voulais surtout pas qu’il ait vent de ma gaffe avant que je lui en aie parlé moi-même. Il a trouvé l’incident plutôt comique, mais partageait mon inquiétude au sujet de ma réputation. « Mark, m’a-t-il dit, tu ferais mieux de trouver un moyen de renverser rapidement la vapeur. La dernière chose que tu souhaites, c’est qu’un dirigeant de la société ait une mauvaise opinion de toi. »
J’y ai réfléchi sur le chemin du retour, après la fête. J’ai commencé à préparer mentalement une liste de solutions possibles. Voici à peu près ce que cela donnait :
- Envoyer un petit mot au vice-président pour m’excuser formellement et le remercier de sa compréhension.
- Me porter volontaire pour collaborer à un projet spécial quelconque qui relèverait de lui (je n’avais aucune idée de ce que cela pourrait être; mon objectif était simplement de lui montrer que j’étais sérieux dans ma volonté de regagner sa confiance).
- Demander à mon supérieur de lui glisser un commentaire positif à mon sujet.
- Augmenter mes heures de travail ou accepter des projets plus difficiles pour prouver ma bonne volonté.
J’ai même pensé à faire un don de charité au nom du vice-président. C’est vous dire mon empressement à vouloir réparer ma bêtise.
Avant de faire quoi que ce soit qui puisse me nuire davantage, j’ai décidé d’en parler en tête à tête avec mon supérieur. Nous nous entendions bien, étant donné que j’étais normalement un bon employé. Il a approuvé mon idée d’écrire un brève note d’excuse. Toutefois, il m’a mis en garde contre toute mesure plus poussée, ce qui selon lui n’aurait fait que rappeler le malheureux incident au vice-président, plusieurs fois plutôt qu’une. « Il aura tôt fait de l’oublier », m’a-t-il sagement suggéré.
Retenir la leçon
Même si ma gaffe était survenue en dehors des heures de travail et qu’il ne s’agissait pas d’une erreur typique comme de rater une échéance ou d’arriver en retard, j’avais néanmoins risqué ma réputation auprès d’un cadre supérieur dont l’opinion pouvait avoir une incidence sur ma carrière. Je devais donc agir en conséquence.
Le simple fait de reconnaître le sérieux de la situation s’est révélé un premier pas important. Dans ce cas, la bonne chose à faire était effectivement d’en parler à mon supérieur et de lui demander son avis. Après tout, je l’avais placé lui aussi dans une situation qui aurait pu être inconfortable si le vice-président lui avait demandé des comptes sur mon comportement.
La note respectueuse que j’ai ensuite écrite au vice-président m’a permis de démontrer ma maturité et mon empressement à reconnaître ma bêtise momentanée. De fait, il m’a retourné une note me remerciant d’avoir pris le temps de lui écrire pour m’excuser.
Alors que les mois passaient et que ce mauvais souvenir s’estompait, je repensais parfois à l’incroyable malchance qui avait fait en sorte qu’une vulgaire tomate se transforme en grenade qui avait atterri directement sur le veston d’un cadre supérieur. Quelle histoire absurde! Une histoire qui m’a appris que même les incidents les plus bêtes ne sont pas de la rigolade quand il s’agit de votre emploi.
Autre leçon : quand vous participez à une fête, ne mangez jamais rien qui risque de faire des éclaboussures. C’est un conseil d’ami.