Des histoires d'horreur en entrevues à vous faire dresser les che

Par Kerry Knapp
collaborateur de Monster

Bien sûr, passer une entrevue est difficile pour tout le monde. Bien sûr, on peut vous demander d’agir de bien étranges façons. Mais quand même! Faut-il vraiment avoir à dire aux gens que ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de chaussettes propres assorties à leurs chaussures qu’ils doivent pour autant se colorier les chevilles avec un feutre?

Hé bien, figurez-vous qu’un chercheur d’emploi américain a déjà fait ça!

Je le jure!

Une autre histoire vraie : Pendant qu’il attendait de passer son entrevue, un candidat a pris une pomme dans le bol à fruits de la réception, a mordu dedans et n’a pas trouvé le fruit à son goût. Les bonnes manières lui faisant quelque peu défaut, il a tout simplement remis le fruit gâté dans le bol. La réceptionniste a tout vu et, bien entendu, en a fait rapport à ses supérieurs. Dois-je préciser que le candidat n’a pas obtenu l’emploi?

Ces histoires d’horreur sont légion et pour cause. L’effet jumelé de la pression liée à un rendement optimal durant l’entrevue et du stress associé à la nécessité de faire les bons choix de carrière, donne lieu à des anecdotes difficiles à imaginer mais qu’on adore entendre. Et nous nous consolons alors à l’idée que, « heureusement, ce n’était pas moi! »

Cindy Schwartz, superviseure du recrutement chez Services de gestion Quantum, à Montréal, a eu sa part d’expériences désagréables dans des entrevues. Selon elle, une attitude déficiente explique les nombreuses catastrophes. « Bien des candidats ne se présentent même pas à leur entrevue. C’est incroyable le nombre de gens qui sont entrés en collision avec un autobus ou un camion ce jour-là! »

Schwartz se remémore une expérience récente avec un travailleur temporaire, qu’on appellera Jacques, en quête d’un poste permanent. Elle n’a ménagé aucun effort pour lui planifier une entrevue dans une entreprise qui s’avérait également être un important client. Lui accordant une petite faveur, le chef recruteur, « M. Tremblay », a accepté de recevoir Jacques en entrevue à 8 h, soit une heure avant l’heure normale de son arrivée au bureau, ceci dans le but de permettre à Jacques de ne pas arriver en retard à son emploi temporaire. Malheureusement, M. Tremblay a été retenu et n’a pu rencontrer Jacques avant 8 h 10. Mais plutôt que d’excuser gentiment M. Tremblay pour cette courte attente, Jacques s’est fâché et a critiqué M. Tremblay pour son retard et a littéralement saboté toute l’entrevue, et ce faisant ses perspectives d’emploi, par son attitude on ne peut moins agréable.

« C’est certainement un cas précis où le chercheur d’emploi ne savait pas se comporter. Il peut être essentiel d’obtenir de l’encadrement en vue du processus d’entrevue, explique Schwartz. Cela fait partie de la valeur ajoutée offerte par une agence de recrutement comme Quantum. »

Schwartz évoque également les attentes irréalistes. « De nombreux chercheurs d’emploi qui viennent tout juste d’obtenir leur baccalauréat s’attendent à recevoir un salaire de départ annuel de 70 000 $ et ne veulent absolument rien de moins. »

Toutefois, mes histoires d’horreurs favorites en entrevues font toujours état d’un manque flagrant de courtoisie et de bons sens, ou des deux. Exemples :

  • le chercheur d’emploi qui enlève ses chaussettes ou pose ses deux pieds sur la table (absolument!);
  • le candidat qui insulte ou invective la réceptionniste ou le personnel de soutien de l’entreprise recruteuse, et qui s’attend néanmoins à obtenir le poste;
  • le candidat qui interrompt l’entrevue à maintes reprises pour faire des consultations ou des appels téléphoniques;
  • le candidat qui s’endort, éclate en sanglots ou s’évanouit durant l’entrevue;

l’une des deux personnes présentes frappe l’autre (ne riez pas, c’est plus fréquent que vous le croyez).

Je grince encore des dents en me rappelant la vraie histoire de « Linda », qui se dépêche de garer sa voiture pour ne pas rater l’heure de son entrevue. Coincée un court moment derrière un autre véhicule dans le stationnement, elle se fâche et brandit un doigt d’honneur à l’intention de l’autre conducteur. Celui-ci l’ignorant, elle commence à jouer du klaxon et à hurler des insultes. Quand enfin elle réussit à garer sa voiture, elle grimpe l’escalier en trombe jusqu’à la salle d’entrevue et se retrouve face à face… avec le conducteur de l’autre véhicule.

Enfer et damnation!

Alors, la prochaine fois que vous irez à une entrevue, préparez-vous en conséquence, revoyez votre technique et peaufinez vos manières. N’oubliez pas ces histoires d’horreur et prenez l’entrevue à cœur. Tout aussi épouvantables qu’elles puissent paraître, au moins ces histoires ne vous concernent pas. Je me trompe?