Entrevue lassociation infirmieres et infirmiers

Par Brandon Miller Collaborateur de Monster

Quel genre de personne fait une bonne infirmière ou un bon infirmier? Quelles sont actuellement les perspectives offertes dans ce domaine? Quelles sont les spécialités très en demande au Canada? Voilà autant de questions importantes. Il me fallait bien rencontrer une spécialiste pour avoir des réponses. J’ai donc eu un brin de causette avec la mieux placée, à savoir Kaaren Neufeld, la présidente de l’Associations des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC). Découvrez ce qu’elle avait à dire.
Le moment est bien choisi pour entreprendre une carrière dans les soins infirmiers au Canada
« Le moment est bien choisi pour se lancer dans les soins infirmiers car les emplois abondent et que cette tendance devrait se poursuivre, explique madame Neufeld. Si vous êtes intéressés par le choix et que vous aimez les gens, alors vous ne pourriez choisir un meilleur moment. »
En effet, la demande d’infirmières continue d’augmenter à mesure que la population canadienne vieillit. Entre 2004 et 2008, le nombre de professionnels en soins infirmiers au Canada a connu une progression spectaculaire de 8,3 %, soit près de 2 % par année, selon l’Institut canadien d’information sur la santé. En 2008, le nombre d’infirmières réglementées au Canada s’élevait à 341 431. Il faut s’attendre à ce que ce chiffre continue d’augmenter avec le départ à la retraite des infirmières plus âgées.
Les responsabilités des infirmières augmentent
Le rôle de l’infirmière tel qu’on le connaissait autrefois est depuis longtemps révolu. De nos jours, les infirmières oeuvrent dans de nombreux domaines et assument des responsabilités très variées. Et il faut s’attendre à ce que ces responsabilités s’accroissent au fil des années, selon madame Neufeld.
« De plus en plus d’occasions seront offertes aux infirmières dont le champ de pratique est général, explique-t-elle. Elles travailleront de plus en plus en collaboration avec les autres. Je perçois une tendance croissante aux équipes de soins concertés. »
De plus, il est également question d’un nombre limité d’infirmières prescriptrices, poursuit madame Neufeld. Dans des pays comme l’Australie et l’Irlande, les infirmières qui ont fait de longues études peuvent prescrire certains médicaments. Au Canada, l’AIIC cherche à ouvrir le dialogue sur la question.
Ce qu’il faut pour être infirmière

« Vous devez aimer être avec les gens en toutes circonstances, explique madame Neufeld. Des gens parfois en pleine forme ou parfois stressés. » Le métier d’infirmière n’a rien de facile. Selon l’endroit où vous l’exercez, les horaires peuvent être éreintants et les tâches pas toujours agréables. Mais ils peuvent être aussi très stimulants.
Par ailleurs, madame Neufeld souligne l’importance d’avoir le souci du détail. C’est un métier qui exige une forme physique splendide en permanence. La moindre erreur peut avoir des répercussions catastrophiques sur le patient. « C’est un travail de réflexion qui demande une attention soutenue et où il faut toujours tout évaluer. »
Quelques conseils judicieux
Il y a plusieurs années, l’AIIC avait une campagne de recrutement dans laquelle on disait aux candidats : « Tu penses que c’est facile? Jamais de la vie! Mais ça en vaut la peine. ». Et de poursuivre madame Neufeld : « Ce n’est pas un travail facile mais il offre des perspectives de carrière très enrichissantes et les choix sont pratiquement infinis. J’encourage les gens à s’intéresser aux soins infirmiers parce qu’ils offrent beaucoup plus que ce qui nous vient d’abord à l’esprit. »
Où sont les emplois?
1) Grand Nord. « À ceux qui recherchent l’excitation et l’aventure, sachez que le Grand Nord canadien est toujours à la recherche d’infirmières, » précise madame Neufeld, qui souligne en même temps qu’on demande des infirmières autorisées et des infirmières praticiennes partout au pays. Dans le Grand Nord, les infirmières sont appelées à assumer de plus grandes responsabilités car elles dirigent souvent les centres de santé communautaire.
2) Salles d’urgence. Madame Neufeld maintient qu’on a toujours besoin d’infirmières aux soins intensifs et à l’urgence, surtout dans les grandes villes.
3) Blocs opératoires. « Nous prévoyons une progression de l’âge des infirmières en chirurgie dans les blocs opératoires, affirme madame Neufeld. C’est que nos données démographiques indiquent que bien des titulaires de ces postes prendront leur retraite dans les années à venir. » Avis aux jeunes : c’est le moment d’en profiter!