Fausses perceptions à propos des carrières de métiers spécialisés
par Melanie Joy Douglas, Monster.ca
Fausses perceptions
De plus en plus de recherches démontrent que les perceptions négatives qu’ont les Canadiens par rapport aux métiers spécialisés sont grandement reliées à la menace que représente la pénurie en travailleurs qualifiés de métiers spécialisés.
Un sondage mené par Ipsos-Reid l’an dernier montrait ces données décevantes :
- 59% des jeunes ont dit que leurs parents ne les avaient pas encouragés à considérer les métiers spécialisés comme option carrière
- 72% des jeunes ont dit que leurs conseillers en orientation ne les avaient pas encouragés à penser aux métiers spécialisés comme option carrière
- 47% des jeunes ont la perception selon laquelle les métiers spécialisés impliquent du travail dur et physique
- L’université est le premier choix comme option après le secondaire pour 67% des jeunes
Et, tout récemment, un autre sondage important commissionné par le Forum canadien sur l’apprentissage, a conclu que le stigmate associé aux carrières dans les métiers techniques n’a pas beaucoup changé. D’après le sondage, la majorité des gens croient que les métiers spécialisés ne sont pas très payants, impliquent du travail physique salissant et exigeant, et ne sont pas stimulants intellectuellement. L’étude indique que seulement 1 jeune sur 4 considérerait une carrière dans les métiers.
Réalisant à quel point la formation est essentielle pour attirer des travailleurs spécialisés qualifiés, Ressources humaines et développement des compétences Canada (RHDCC) a lancé une campagne des «carrières spécialisées» en décembre dernier qui inclut un site Web complet Métiersspécialisés.ca.
Des articles comme «Les métiers spécialisés : mythes et réalité» abondent dans le site de la campagne. Parmi les mythes contestés :
- L’université est faite pour les étudiants intelligents, tandis que les métiers spécialisés conviennent aux étudiants qui ne réussissent pas bien académiquement.
- Un diplôme universitaire est la seule formation post-secondaire qui permet de s’assurer un bon avenir.
- Les métiers spécialisés conviennent aux étudiants qui n’ont pas les moyens financiers pour aller à l’université. L’université, c’est pour les familles à revenu élevé.
- Les choix sont limités dans les métiers spécialisés.
- Les métiers spécialisés ne sont pas très payants; ils sont salissants, bruyants et trop exigeants physiquement.
Réalité
La vérité à propos des métiers spécialisés est bonne et grandement sous-estimée. En voici un aperçu :
Types d’emplois
Il existe plus de 200 métiers spécialisés au Canada dans quatre secteurs principaux :
- Transport – techniciens en aviation, peintres de véhicules automobiles, techniciens en circuits d’alimentation/électriques et techniciens de services automobiles
- Construction – opérateurs de machinerie lourde, électriciens, soudeurs, menuisiers, peintres/décorateurs
- Service - chefs, horticulteurs, analystes en soutien TI, fleuristes
- Fabrication – électriciens industriels, outilleurs-ajusteurs, puisatiers à la foreuse rotary, finisseurs de précision des métaux
Salaire
Globalement, les professionnels spécialisés gagnent 3,1% de plus que le Canadien moyen. Certains gagnent considérablement plus d’argent. Par exemple, les opérateurs gagnent 6% de plus que le salaire canadien moyen; les électriciens amassent 16,5% de plus; et les outilleurs-ajusteurs ont des revenus bruts de 23% de plus que le salaire moyen.
Voyage
Il y a présentement 45 métiers qui ont des normes et certifications pour l’ensemble du pays, ce qui permet aux professionnels spécialisés de travailler n’importe où au pays, sans nécessiter de qualifications provinciales additionnelles. 80% de tous les professionnels spécialisés travaillent présentement selon ces normes. Ce système, nommé «Sceau rouge», offre aux travailleurs la flexibilité et le choix en ce qui concerne l’endroit où ils veulent travailler et habiter.
Occasions carrière
Selon le Conference Board du Canada, d’ici 2020, il est estimé que le Canada sera en manque d’un total d’un million de travailleurs. Il serait juste de dire que les occasions d’emploi pour les professionnels spécialisés qualifiés sont infinies. Une population vieillissante et des taux de natalité plus faibles permettent à ces carrières d’être de plus en plus en demande. Certains leaders économiques prédisent que dans seulement cinq ans, les plombiers, par exemple, seront au même niveau élevé de demande que les professionnels des TI l’étaient dans les années 1990.
Pas pour les nuls...
Les travailleurs techniques spécialisés sont justement cela – spécialisés. Ce champ d’activité requiert des individus qui ont :
- une solide base académique littéraire
- des compétences mathématiques et analytiques
- un sens créatif
- des compétences pour la résolution de problèmes
- une bonne coordination
- de l’intelligence technologique
- de la passion
Le site Métiersspécialisés.ca définit les professionnels spécialisés comme des individus qui aiment les carrières «pratiques», qui aiment arriver à des résultats visibles à la fin de leur journée. Mais surtout, ils ne sont certainement pas moins intelligents que n’importe quel étudiant universitaire.
Traduit par Mélanie Pilon, Monster.ca