Travailler dans une industrie exclusivement féminine

Mythes et réalités

Par Karin Eldor
Collaboratrice de Monster

James Brown a toujours dit que « ce monde est un monde d’hommes, mais qu’il ne serait rien, absolument rien sans une femme ou une fille ».

Mais la vérité, c’est que l’équilibre des effectifs est de plus en plus évident et que les femmes constituent dorénavant une force sur laquelle il faut compter dans le monde professionnel. Les femmes ne font pas simplement que se démarquer, elles dominent le monde du travail, en particulier dans certaines industries comme le commerce de détail, les relations publiques, ainsi que les services éducatifs et d’emploi.

Que vous travailliez dans une industrie dominée par les femmes ou dans un bureau où les femmes sont majoritaires (à tous les paliers), vous nourrissez peut-être certaines idées préconçues sur le travail dans un milieu dominé par les femmes, quel que soit votre sexe.

Premier énoncé : les femmes sont méchantes
La réalité : Dans un bureau, les femmes peuvent en fait être plus intimidantes que les hommes (surtout à l’égard d’autres femmes).

Un article publié en avril 2012 dans la revue Forbes, intitulé Pourquoi les femmes sont les pires tyrans qui soient (« Why women are the worst kind of bullies ») a fait cette surprenante révélation. L’article précisait que selon un sondage réalisé en 2010 par le Workplace Bullying Institute, « 35 % des Américains ont affirmé être victimes d’intimidation au travail… » et apparemment, les femmes sont beaucoup plus méchantes que les hommes dans un bureau, affirme le dr Gary Namie, psychologue et cofondateur de l’Institut.

La même étude révèle que l’intimidation au travail est quatre fois plus répandue que le harcèlement sexuel et la discrimination raciale. Qu’il s’agisse de proférer des médisances sur des collègues ou simplement d’être foncièrement méchantes, l’étude a permis de constater que les femmes sortent les griffes plus souvent, en particulier dans les industries à domination masculine comme le droit et la finance, peut-être dans le but de grimper les échelons. Cela peut découler d’un besoin inné d’être plus agressive et compétitive afin de se démarquer et de conserver son avance. Ce peut être un milieu implacable et certaines femmes peuvent avoir été formées pour rester fortes et ne montrer aucune compassion face à la concurrence féminine, et parfois même masculine.

Il va de soi qu’un tel comportement n’est pas recommandé et que toute personne qui se sent persécutée par un collègue au bureau, homme ou femme, ne doit pas hésiter à en faire part à son supérieur ou aux Ressources humaines.

Deuxième énoncé : les femmes sont plus émotives que les hommes
La réalité : Femmes et hommes ont un degré d’émotivité comparable; c’est simplement que les hommes l’affichent sans doute différemment.

Il existe un stéréotype fâcheux selon lequel les femmes pleurent plus souvent au bureau et ne savent pas contrôler leurs émotions. La vérité est que les hommes sont tout aussi émotifs, mais que plutôt que de fondre en larmes, ils peuvent afficher leur frustration, leur stress ou leur déception en se fâchant, en se montrant rancunier ou même en gardant le silence. Ce stéréotype de l’homme plus pondéré est tout ce qu’il y a de plus faux! J’ai vu des femmes conserver un calme olympien au bureau en plein milieu d’une crise, pendant que leurs collègues masculins perdaient complètement la tête.

Troisième énoncé : les femmes adorent les commérages
La réalité : Je dois l’avouer : les femmes adorent échanger des ragots autour d’un café!

Qu’on veuille l’admettre ou non, les femmes se font une joie de partager de savoureux potins de bureau. Tout compte fait, c’est pour elles une occasion de tisser des liens avec les collègues et de s’adonner à du badinage amical au travail. Mais attention : ne donnez jamais l’impression que vous n’êtes pas digne de confiance, que vous êtes une fainéante passant son temps à papoter plutôt qu’à travailler, ou encore que vous êtes malicieuse. Et qui oserait prétendre que les hommes n’aiment pas bavasser au bureau à l’occasion? Hommes ou femmes, assurez-vous simplement de ne pas vous retrouver au beau milieu de rumeurs ou de scandales et de ne jamais aller trop loin. Amusez-vous mais ne dépassez pas la dose!

Quatrième énoncé : Les femmes investies d’un pouvoir s’en donnent à cœur joie
La réalité : C’est une situation qui caractérise aussi bien les femmes que les hommes.

Dans les 20 dernières années, nombre de films et d’émissions de télé ont renforcé la perception voulant que les femmes de pouvoir, qu’elle soit chef de direction ou haute dirigeante, puissent être de véritables garces. Il s’agit bien sûr d’une généralisation. Se pourrait-il toutefois que les femmes occupant des postes prestigieux puissent ressentir le besoin d’aller encore plus loin du fait qu’elles se sentent menacées, ce qui nous ramène une fois de plus à la déclaration de James Brown, selon laquelle nous vivons dans un monde d’hommes. Encore là, hommes et femmes sont soumis au même rythme effréné souvent associé à l’occupation d’un poste dominant.

En bout de ligne, les différences de sexe, dans la vie de tous les jours comme au travail, reposent sur des généralités et des stéréotypes plutôt que sur des faits incontournables. Prenez-les donc avec un grain de sel et acceptez nos différences : vous risquez bien d’être surpris par votre nouvelle patronne ou par votre collègue masculin ultra-sensible!

Le truc pour bien fonctionner au travail, c’est d’ignorer vos préjugés comportementaux et de vous assurer que vous composez avec le comportement comme tel plutôt qu’avec le sexe de votre collègue, de votre supérieur, ou même du vôtre.

Ressource :
http://www.forbes.com/sites/worldviews/2012/04/30/why-women-are-the-worst-kind-of-bullies/