Gérer son patron-Comment bien jouer le jeu

L'une des choses les moins évidentes dans un environnement de travail, c'est de savoir gérer son patron. Bien sûr, la plupart du temps, c'est à votre patron de vous superviser, mais il existe certaines situations clés où l'inversion des rôles peut jouer en votre faveur.

Demander une augmentation

Songez à ce que vous allez dire pour demander une augmentation de salaire. Vous savez que le marché de l'emploi est plutôt fermé, mais avant de demander la lune, recueillez toute l'information que vous pouvez sur les salaires versés pour des emplois comparables dans d'autres entreprises. Puis, notez les résultats de vos recherches, vos objectifs précis (y compris votre salaire actuel) et vos raisons sur une feuille de papier. Acheminez le tout à votre patron bien avant la période des augmentations de telle sorte que ce dernier puisse y réfléchir pendant un certain temps. Présentez-vous à la rencontre bien préparé, écoutez attentivement et considérez toutes les options qui s'offrent à vous. Il est inutile de menacer de quitter l'entreprise – c'est sous-entendu. Quelle que soit l'issue de la rencontre, assurez-vous de terminer l'entretien sur une note constructive. Vous devriez avoir un certain contrôle sur votre carrière.

Moi, tricheur?

La demande d'augmentation est une situation assez familière. Mais que faire si vous estimez que votre patron agit contre la loi ou le code de déontologie? Devez-vous le dénoncer? Si oui, comment procéderez-vous? Avant de passer à l'action, assurez-vous d'amasser suffisamment de preuves solides pour étayer vos accusations. Puis, élaborez un plan, évaluez les risques et préparez-vous à rencontrer des difficultés. Comme vous menacez le gagne-pain de quelqu'un, attendez-vous à subir quelques accusations à votre tour. Afin de minimiser les dangers, suivez les conseils suivants :

  • Faites la part des risques et des résultats possibles. Préparez votre stratégie en cas de réussite et d'échec.
  • Évaluez votre réputation. Plus vous êtes tenu en haute estime, plus les gens croient ce que vous dites.
  • Tâchez de savoir si d'autres ont vécu des expériences similaires avec votre patron. Le cas échéant, essayez d'obtenir leur appui. Un consensus a toujours plus de poids qu'une plainte individuelle.
  • Trouvez quelle est la marche à suivre pour ce type de plainte.
  • Assurez-vous de la suivre à la lettre et de prendre des notes.

Voyons ce que vous avez dans le ventre

Et si votre patron prend une décision de gestion que vous jugez douteuse? Devriez-vous protester en plus haut lieu ou faire semblant de rien? Devant un tel dilemme, analysez les enjeux avec beaucoup de circonspection et jugez si le jeu en vaut la chandelle, car il risque d'y avoir du ressentiment par la suite. Essayez l'approche directe. Demandez à votre patron si vous pouvez faire part de votre idée à un autre cadre. Sa réponse pourrait être : «Vas-y!». Mais cela pourrait être également : «Pas question!». Dans un cas comme dans l'autre, préparez votre C.V. Dites-vous qu'il est peut-être préférable de quitter le navire que de naviguer à contre-courant...

Bien joué

Enfin, il existe un outil de gestion qui a fait ses preuves : la flatterie. Certains prétendent que les meilleures sociétés sont gérées par des dirigeants qui font fi de la flatterie et qui valorisent ceux qui disent la vérité. Quoi qu'il en soit, concrètement, il existe de nombreuses entreprises où «flatter dans le sens du poil» donne de très bons résultats.

Randall A. Gordon, psychologue à l'université du Michigan, qui a passé en revue 69 études sur le sujet, en arrive à la conclusion suivante : «La flagornerie, utilisée judicieusement, peut vous mener loin. Prenons deux employés : ils sont aussi compétents l'un que l'autre, mais l'un d'eux est passé maître dans l'art de bien se faire voir... qui aura l'augmentation, pensez-vous?» Le «téteux», bien sûr!

Un autre professeur, Ronald Deluga, du Bryant College, a scruté à la loupe 152 paires de superviseurs et d'employés qui usaient de flatterie envers leur patron. Sa conclusion : les flagorneurs ont un avantage de cinq pour cent sur les non-flagorneurs dans leur évaluation. «Personne ne veut vraiment agir de la sorte, dit-il, mais si on ne le fait pas, on se trouve désavantagé – et personne ne veut prendre ce risque.»

Publié initialement dans Passages, éd. Johnson Smith Knisely (tous droits réservés)