Impots réduits, REER et situation d'emploi
Par Mark Swartz
Collaborateur de Monster
Saviez-vous que vous pouvez investir chaque année jusqu’à 18 % de vos revenus dans un REER (régime enregistré d’épargne-retraite), et ce faisant mettre cet argent à l’abri de l’impôt jusqu’à ce que vous le retiriez plus tard, tout en ayant droit à une déduction fiscale à chaque année où vous cotisez, jusqu’à 71 ans?
En 1957, le gouvernement fédéral du Canada a créé le REER pour inciter les gens à économiser en vue de leur retraite. Non seulement vous pouvez cotiser chaque année dans votre propre régime, mais également dans celui de votre conjoint. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une stratégie appelée « fractionnement du revenu de retraite », qui peut donner lieu à d’importantes économies d’impôt. Et s’il advenait que vous étiez au chômage et ayez des problèmes financiers, vous pourriez retirer une portion de votre REER à un taux d’imposition inférieur à celui qui s’appliquerait si vous receviez vos revenus totaux.
Explication du report d’impôt, d’un abri fiscal et des déductions fiscales
Voici les trois principaux avantages d’un placement dans un REER :
Report d’impôt – Vous pouvez reporter l’impôt que vous payez sur les fonds investis dans un REER jusqu’à ce que vous retiriez ces fonds beaucoup plus tard. L’idée étant que lorsque vous atteignez l’âge de la retraite (ou 72 ans, tel qu’établi dans les règles actuelles du REER), vos revenus seront sans doute inférieurs à votre salaire le plus élevé, si bien que quand vous commencerez à retirer de l’argent, votre taux marginal d’imposition sera considérablement inférieur.
Abri fiscal – Lorsque vos économies se trouvent dans un REER, elles produisent des intérêts qui sont libres d’impôt. Vos économies peuvent ainsi croître beaucoup plus vite que si elles étaient imposées chaque année.
Déductions fiscales – Chaque cotisation à un REER vous donne droit à une déduction fiscale pour l’année même de la cotisation. Par exemple, Sarah a un revenu gagné de 40 000 $ cette année. Elle peut donc investir jusqu’à 18 % de ce montant, soit 7 200 $, dans son REER. Ce qui fait qu’elle peut réclamer une déduction fiscale sur ce même montant et donc réduire l’impôt sur le revenu total qu’elle devra payer cette année-là.
Limites de cotisation au REER et « revenu gagné »
La cotisation maximale au REER qui peut être déduite pour une année est appelée « maximum déductible au titre des REER », ou encore « droits de cotisation » ou « espace REER ». Votre maximum déductible est indiqué sur votre avis de cotisation de l’Agence du revenu du Canada. Votre maximum déductible pour 2010 sera indiqué sur votre avis de cotisation de 2009.
L’une des caractéristiques intéressantes du REER est que vos droits de cotisation inutilisés peuvent être reportés d’une année à l’autre. Cependant, il y a un montant annuel maximal que vous pouvez cotiser à votre REER. Pour l’exercice 2009, votre maximum déductible serait de 21 000 $, ce qui représente 18 % de votre revenu gagné total, à raison de 116 667 $.
Toute personne de 71 ans et moins peut cotiser à un REER, jusqu’à concurrence du montant annuel maximum, dans la mesure où vous pouvez prouver votre revenu gagné pour l’année. Le revenu gagné comprend le revenu tiré d’un emploi ou d’un salaire de base, le revenu net d’entreprise si vous êtes un travailleur autonome ou le revenu de location net. Prenez note que les prestations de la Sécurité de la vieillesse, du Régime de pensions du Canada ou de l’assurance-emploi ne sont pas considérées comme un revenu gagné, bien qu’elles puissent être imposées dans le cadre de votre revenu total.
Votre situation d’emploi et ce en quoi elle influe sur votre épargne-retraite
Si vous occupez actuellement un emploi et avez les moyens de cotiser à un REER, vous avez alors tout intérêt à le faire. La démarche est d’autant plus intéressante qu’elle vous donne droit à des économies d’impôt immédiates et que le revenu futur est imposé à un taux inférieur. Par contre, si vous êtes sans emploi, le REER peut vous être utile de plusieurs façons.
Supposons que vous avez cotisé à votre REER depuis au moins un an. Si vous devez perdre votre emploi et faire face à des difficultés financières, vous pouvez retirer le plein montant de votre REER, d’un seul coup ou progressivement, afin de pallier aux situations d’urgence telles que le paiement du loyer ou de l’hypothèque, ou d’autres obligations du genre. L’argent retiré de votre REER sera imposé pour l’exercice courant à votre taux marginal d’imposition le plus élevé, comme s’il s’agissait tout simplement d’une autre source de revenus.
L’autre avantage du REER se présente lorsque vous perdez votre emploi et recevez une indemnité de départ. Normalement, ces fonds seraient imposés en totalité au cours de l’année où ils sont perçus. Toutefois, il existe deux façons de mettre une partie de cet argent à l’abri du fisc en le plaçant dans un REER.
La première consiste tout simplement à traiter votre indemnité de départ comme si c’était une forme de revenu d’emploi. Elle sera imposée à la source, c’est-à-dire que votre employeur déduira le montant d’impôt normal avant que vous receviez les fonds. À la fin de l’exercice financier, vous pouvez placer dans votre REER tout ce qui vous reste de votre indemnité, en fonction de vos droits de cotisation.
Ou encore, si votre ex-employeur le permet, vous pouvez lui demander de cotiser une partie de votre indemnité directement à votre REER et éviter ainsi de payer les déductions telles que les primes du Régime de pensions du Canada et les primes d’assurance-emploi. Le montant admissible au dépôt direct tient compte de vos années de service au sein de l’entreprise ainsi que d’autres facteurs.
Ne remettez pas cette décision à plus tard
Quelle que soit votre situation d’emploi et financière, vous devez envisager d’épargner en vue de la retraite le plus tôt possible. De cette façon, vous mettez le maximum d’argent à l’abri du fisc à long terme, vos économies croissent plus rapidement qu’en dehors du REER et vous avez droit à une déduction fiscale à chaque année où vous cotisez.
Assurez-vous de faire affaire avec un planificateur financier ou un comptable fiscaliste compétent pour décider de la façon de procéder. Ces professionnels peuvent expliquer les nombreux détails s’appliquant à votre situation et à vos objectifs financiers personnels.
Mais ne tardez pas : vous avez jusqu’au 1er mars pour cotiser au REER pour l’exercice précédent. Au-delà de cette date, vous devrez attendre encore 12 mois avant de pouvoir mettre votre argent à l’abri du fisc dans un régime enregistré d’épargne-retraite.