L'Intégrité au travail
Une valeur incontournable!
By Johanne Menard
Contributrice de Monster
En déposant le journal de ce matin, je me suis fait la réflexion que l’éclatement des scandales nourrissait amplement les pages des quotidiens. De quoi parlerait-on s’il n’y avait pas tant de collusions politiques, magouilles financières, etc.? Ambition et intégrité peuvent-elles se conjuguer en 2013? Quelle est la place de la conscience personnelle au quotidien? Le laxisme aura-t-il le dernier mot? La droiture en milieu de travail : un incontournable .Plusieurs entreprises, surtout de taille moyenne à grande, ont mis sur pied des Codes de conduite professionnelle afin de baliser les pratiques acceptables de celles à éviter chez leurs gestionnaires, employés, clients, fournisseurs et actionnaires. Nombre d’employés savent qu’ils doivent prendre connaissance de ce code d’éthique, le mettre en pratique scrupuleusement et s’y conformer en tout temps, peu importe les circonstances et les tentations.
D’ailleurs, dans plusieurs contextes de travail, chaque membre du personnel doit renouveler son adhésion à ce code en apposant sa signature (souvent électronique) confirmant qu’il s’engage à en respecter les prescriptions à la lettre au risque d’être réprimandé, voire même congédié en cas de manquement grave. Ces mesures « externes » suffisent-elles à endiguer les comportements jugés inacceptables? Sans doute y a-t-il une valeur indéniable à l’instauration des codes d’éthique clairs et concrets qui fixent bien les balises à respecter dans chaque milieu de travail. Mais à elles seules, elles ne peuvent suffire.
Leur renforcement viendra sans doute de l’exemplarité des comportements des gestionnaires, modèles aux yeux des employés, ainsi que de l’application juste et équitable des conséquences aux manquements à ces consignes. Fermer les yeux, passer l’éponge trop souvent, banaliser ne feront rien pour favoriser la droiture en milieu de travail. La conscience élastique Ultimement, c’est la conscience de chacun qui aura le dernier mot n’est-ce pas? La grande majorité aura le courage de ses convictions. Mais une minorité souffrira peut-être du syndrome si triste de la conscience « élastique ». · Ce n’est pas si grave que ça… .Gare à la banalisation des gestes. Tricher juste un peu sur un compte de dépenses ou sur les données rapportées en se croyant malin peut paver le chemin à une très mauvaise habitude.
· Ils ne s’en apercevront pas… Vrai ou faux? Il vaut mieux se dire que tout finit pas se savoir et que le prix à payer peut être très lourd de conséquences même si la tricherie n’était pas si importante. Le bris de confiance entre un employé et son employeur n’est jamais une bonne nouvelle. · Ils me doivent bien cela…je le mérite Être confiant en soi et certain de sa valeur est tout à fait « correct » et souhaitable. Mais s’attribuer des récompenses ou avantages à l’insu de son employeur n’est jamais acceptable.
· Tout le monde le fait, pourquoi pas moi? S’il y a une phrase pour se donner bonne conscience que l’on aura entendu durant l’enquête de la Commission Charbonneau, c’est bien celle-là. Tout le monde peut le faire, le taire même…mais cela ne légitime pas le geste ou le comportement. Le fait qu’une pratique frauduleuse est généralisée est un indicateur d’un milieu de travail contaminé et toxique.
· Ça ne fait de mal à personne, la compagnie regorge d’argent… En êtes-vous bien certain? Peut-être qu’il est vrai qu’une petite malhonnêteté ne mettra pas en péril le succès financier d’une entreprise. Mais la personne à qui cela fera le plus de mal c’est à la personne qui commet ces infractions et qui en prend l’habitude malsaine. · Ils m’en doivent bien une… Se faire justice soi-même en s’accordant des petits ou grands privilèges qui seraient interdits autrement n’est-ce pas s’engager sur une voie des plus dangereuses. Perspectives à contempler Recadrer sa perspective sur une situation peut souvent aider à prendre position tout en étant à l’écoute de sa conscience personnelle et du même coup, en observant les règles d’éthique professionnelle propres à son milieu de travail. · Et si c’était ma propre entreprise …Adopter, ne serait-ce que pour un moment, la position de chef d’entreprise aide souvent à discriminer « le bon blé » de « l’ivraie ». Est-ce que je tolérerais qu’un de mes employés fasse cela? Si non, voilà la réponse sur le caractère acceptable ou non d’un comportement.
· Et si c’était moi qui payais… Cette perspective m’a été enseignée par un de mes anciens employés. Il me disait que lorsque la compagnie lui payait des repas à l’extérieur, il se demandait souvent : « est-ce que je ferais ce choix de menu si c’était moi qui payais de ma poche »? Cette référence l’aidait toujours à faire un choix raisonnable qu’il pouvait facilement justifier à son employeur. >
· Et si mon patron était au courant… Faire comme si l’on devait rendre compte de ses agissements à son patron de façon ouverte et transparente est très utile. Pourrait-on expliquer son choix à son patron en ne rougissant pas? Ce comportement s’inscrirait-il en faux par rapport aux directives de l’employeur?
· Et si mes proches le savaient… Le regard des autres est souvent précieux quand on a des hésitations sur des comportements qui pourraient être perçus comme étant des impairs à la droiture. Que dirait les entourages familial, amical, au travail s’ils avaient à donner conseil?
· Et si on me faisait cela? Quelle réaction susciterait la petite entorse qu’on songe à faire si on la subissait soi-même plutôt que de la faire subir à son employeur? En dernier lieu, c’est son propre regard que l’on doit soutenir quand on se contemple dans le miroir. Hélas, les occasions de faire « faux bond » à la droiture, de glisser un peu à côté, seront toujours sur notre chemin. Cela fait partie des défis de la nature humaine. Mais chacun doit vivre avec soi et être en mesure de soutenir son image dans le miroir du quotidien. Cette image sera le rappel le plus constant à la droiture car elle ne ment jamais.