La maîtrise du stress pour les professionnels des soins de santé

par Jennifer LeClaire

Que vous soyez une infirmière à l’unité des soins intensifs faisant affaire avec des situations de vie ou de mort, un travailleur social conseillant des clients au travers d’événements traumatisants, une pharmacienne aux prises avec le stress de satisfaire les quotas de prescriptions ou tout autre type de professionnel des soins de santé faisant face à vos propres pressions, apprendre à composer avec le stress est primordial pour pouvoir gérer une carrière.

Le stress constant peut se manifester sous plusieurs symptômes physiques et psychologiques, comme les maux de tête, les difficultés à dormir ou à se concentrer et la dépression. Certaines recherches suggèrent que des taux élevés de stress sont néfastes pour le système immunitaire et augmentent les chances de développer des maladies cardiovasculaires ainsi que le cancer.

Continuez votre lecture pour découvrir comment trois professionnels des soins de santé composent avec le stress relié au travail, et voyez comment ces trucs pourraient vous aider pour votre propre carrière :

Parlez-en

Myra Rolfes est infirmière dans l’unité néonatale des soins intensifs où les bébés y sont traités pour des problèmes génétiques constituant un danger de mort.

«Les enfants meurent fréquemment dans notre unité,» indique Rolfes, un vétéran de l’hôpital depuis 25 ans. «Parfois il n’y a rien d’autre à faire que d’offrir du support aux familles. C’est vraiment stressant.»

Rolfes était sur le point de l’épuisement émotionnel à la suite des décès de plusieurs patients, mais la thérapie verbale l’a aidée à passer au travers. «Une équipe de chapelains nous rencontrent régulièrement pour discuter du stress et nous offre du soutien émotionnel,» explique-t-elle. «Parfois le personnel se rencontre à même l’unité des soins intensifs pour en parler et nous nous offrons du soutien mutuel, ce qui m’aide vraiment à reprendre mes esprits.»

Les avantages sociaux de certains hôpitaux tels que l’accès aux massages sur place et les abonnements à prix réduits aux gymnases peuvent aussi aider les employés à réduire leur niveau de stress. Par ailleurs, l’hôpital mets en service un «Club Med», un programme pour le mieux-être offrant de la photographie, du yoga et d’autres classes conçues pour alléger le stress et encourager l’équilibre travail/vie personnelle.

Combattez l’usure de compassion

L’usure de compassion, le stress accumulé lorsqu’on s’en fait trop pour les autres, peut arriver à n’importe quel professionnel des soins de santé. Puisqu’ils sont si soucieux envers leurs patients, les professionnels des soins de santé qui écoutent les histoires de peur, de douleurs et de souffrances peuvent se voir ressentir les émotions des clients par de l’empathie.

Karl LaRowe, un employé dans une clinique licenciée de la région de Vancouver, a appris à propos de l’usure de compassion de première main : «Je me suis retrouvé à l’intérieur d’une salle d’urgence urbaine très occupée avec beaucoup de gens accablés par le stress traumatique, ce qui était similaire à ma propre histoire personnelle,» explique-t-il. «Cette réouverture de plaie était un élément déclencheur à des douleurs aiguës dû à mes propres problèmes traumatiques personnels, ce qui s’est ensuite développé en dépression grave et tenace.»

Son docteur lui a prescrit des Prozac pour ses symptômes. Lorsque ces médicaments ont échoué, LaRowe s’est tourné vers les exercices de respirations qi gong pour soulager sa dépression due au stress. Il enseigne maintenant cette ancienne technique de guérison chinoise lors des ses obligations dans les apparences publiques.

D’autres stratégies à utiliser lorsqu’on souffre de l’usure de compassion sont le soutien social croissant, bannir les sentiments de blâme personnel et de culpabilité et de participer à des événements communautaires ou caritatifs.

Rendez-vous au cœur du problème

Avant de se joindre à la clinique Mayo, la pharmacienne Aliya Smith travaillait pour une grosse chaîne de pharmacies. «La société semblait s’intéresser davantage aux nombres de prescriptions vendues et aux quotas qu’au bien-être des ses clients et employés,» dit-elle.

Smith a trouvé que le stress relié aux échéances et aux quotas était si élevé qu’elle a changé d’environnement de travail, un changement que certains psychologues appellent se rendre au cœur du problème.

Dans le cas de personnes qui se retrouvent dans un emploi où leurs personnalités et préférences ne sont pas coordonnées avec le milieu de travail, changer de poste ou d’organisme complètement pourrait s’avérer la meilleure chose à faire pour réduire le stress.» confirme Ben Dattner, Ph.D., directeur de Dattner Consulting, un cabinet d’organisation en consultation et en recherche. «Par contre, se confronter au cœur du problème pourrait aussi être stressant, puisque la personne en question devra se rendre compte que des changements sont nécessaires, au lieu de toujours virer autour du problème avec des solutions temporaires.»

Quelques techniques simples pour contrôler le stress

Si votre stress est relié aux activités habituelles et que vous n’êtes pas prêt à changer d’emploi, vous pouvez incorporer quelques techniques à vos activités quotidiennes pour réduire votre niveau de stress :

«Faire de l’exercice est l’un des meilleurs remèdes contre le stress, puisque celui-ci force à la respiration profonde,» affirme Bob Losyk, orateur, consultant et auteur de Get a Grip! Overcoming Stress and Thriving in the Workplace. «Les grandes respirations profondes, jumelées au haussement des épaules et du roulement de la tête aident vraiment aux muscles à relaxer. Même l’utilisation au cours de la journée des petites boules antistress allègent l’accumulation de tension dans les muscles.»

Et n’ayez surtout pas peur de montrer vos émotions. Des études démontrent que le rire et les larmes sont tous deux d’excellents moyens d’atténuer le stress naturellement.

Traduit par Josée Mercier