Salaire dentree : Peut etre pas aussi negociable

Par Peter Vogt
Collaborateur principal de Monster

Même lorsque l’économie roule à fond, négocier le salaire est une entreprise plutôt risquée pour la plupart des nouveaux diplômés universitaires qui convoitent des postes de premier échelon.

Il est évident que vous pourriez avoir un certain pouvoir de négociation si vous avez fait des études spécialisées dans un domaine comme la comptabilité ou le génie, ou si vous affichez des compétences rares très en demande parmi les employeurs potentiels. Mais plus souvent que vous voulez sans doute le reconnaître, les salaires de départ sont établis de façon empirique et, à ce stade-ci de votre carrière, vous n’avez pas assez à offrir pour faire bouger les employeurs.

« Vous pouvez négocier si vous avez quelque chose d’exceptionnel à offrir », indique Terese Corey Blanck, directrice du recrutement et du placement chez Corporate Interns, une société spécialisée dans le placement des stagiaires et des débutants.

Mais elle insiste sur le fait qu’un diplôme universitaire et un ou deux stages ne suffisent pas. « Si vous avez à offrir une expérience ou des compétences particulières, alors vous pouvez toujours essayer de négocier. Mais neuf fois sur dix, l’entreprise qui recrute doit investir davantage simplement pour vous mettre à nouveau, si bien que la négociation d’un salaire d’entrée ne devrait absolument pas constituer votre première priorité. »

Réfléchissez un peu!

Vous pouvez malgré tout tenter de négocier une offre qu’on vous a faite, surtout si vous estimez avoir quelque chose de vraiment spécial à offrir à un employeur potentiel. Mais attention : vous devez présenter des arguments solides pour justifier un salaire supérieur.

D’autre part, réfléchissez un peu à la façon dont vous entendez aborder le processus de négociation même, recommande Brad Karsh, président de JobBound et auteur de Confessions of a Recruiting Director (Confessions d’un directeur du recrutement). « Essayez une fois, mais une fois seulement. Si l’on vous répond : « Nous ne négocions pas », alors arrêtez tout. Si vous allez trop loin, vous risquez de ternir votre réputation et de mettre en péril l’offre reçue. »

Faites vos devoirs!

Par contre, si l’employeur semble disposé à négocier votre salaire ou d’autres avantages (p. ex., des primes, une indemnité de déménagement, le remboursement des frais de scolarité), alors tentez le coup! Toutefois, sachez d’avance que vous devrez avoir mené d’intenses recherches avant de défendre votre cause.

« Toute négociation demande un minimum de préparation, ajoute Karsh. Vous devrez donc vous renseigner auprès du centre de carrières de votre école, des associations professionnelles de votre industrie et des sites Internet sur les salaires pour avoir une idée précise des salaires de base dans votre industrie, dans votre région et selon votre niveau d’éducation et d’expérience. »

De plus, il importe de mener ces négociations avec le plus grand respect, et de poser des questions stratégiques réfléchies plutôt que de lâcher des exigences du genre « Crache le cash! »

« N’affichez surtout pas l’attitude de celui qui pense qu’il y a droit, prévient Corey Blanck. Insistez plutôt sur le fait que vous avez une expérience et des compétences particulières et demandez à l’employeur s’il estime qu’elles sont valables et qu’elles ouvrent la voie à une éventuelle négociation d’un salaire de départ plus élevé. »

Vous n’obtiendrez peut-être pas satisfaction, mais au moins vous ne perdrez pas vos acquis.