Les infirmières prennent leur place en salle d'op
par The Honor Society of Nursing
Sigma Theta Tau International
Le rôle traditionnel des infirmières en chirurgie évolue et elles en créent de tout nouveaux. Les chirurgiens - autrefois le dernier ressort en milieu clinique - délaissent maintenant une partie de leur autorité en termes de prise de décisions, particulièrement celles reliées à l’acquisition technologique et à la conception des salles d’opération.
«Notre salle d’op pour les chirurgies peu invasives est davantage un environnement d’égal à égal maintenant», dit Donna Marin, une infirmière chirurgicale autorisée travaillant en clinique privée. «La technologie a eu un effet de nivellement.»
Donna Stanbridge, infirmière autorisée, présidente de la Association of periOperative Registered Nurses’ MIS/Laser Specialty Assembly, acquiesce. «Évidemment, le style descendant de la relation médecin/infirmière s’estompe d’année en année», dit-elle. «Les soins de courte durée, même les soins en clinique externe, sont plus égalitaires. Mais la salle d’op était le dernier lieu à suivre cette tendance. Aujourd’hui, du moins en ce qui a trait aux chirurgies peu invasives, un changement a définitivement eu lieu.»
Stanbridge explique qu’on assiste à une meilleure intégration par rapport à la technologie qu’auparavant. Les infirmières, dit-elle, utilisent les outils autant ou plus que les chirurgiens. Les infirmières entrent les données, s’occupent de la préparation, de la stérilisation et même du dépannage des appareils lors d’une intervention.
«Le succès de chaque cas de chirurgie peu invasive dépend de l’efficacité des outils utilisés», explique Stanbridge. «Ces chirurgiens le savent et créent un environnement de travail qui amène les infirmières à occuper des rôles essentiels. C’est un bon moment pour faire carrière en salle d’op.»
Ne nous appelez pas «technologues»
Les infirmières ont une vision claire de la perception actuelle selon laquelle la technologie avancée modifie les compétences de base en soins infirmiers dans la salle d’opération.
«Il y a plus de machines et de spécialistes dans la salle d’op maintenant», dit Kate Moses, infirmière autorisée travaillant en gestion de la qualité pour la Baptist Hospital. «Mais le but reste le même. Nous visons encore de meilleurs résultats, ce qui implique que les infirmières doivent absolument mettre leurs compétences à jour sans toutefois laisser la base de côté.»
Annette Wasielewski, infirmière autorisée et responsable des chirurgies peu invasives au Hackensack University Medical Center, dit qu’il y a une fausse conception majeure en ce qui concerne les infirmières des salles d’opération. «Notre rôle va beaucoup plus loin que la gestion de la technologie», dit-elle. «Il importe de pouvoir assumer plusieurs tâches à la fois. Les infirmières évaluent des patients tout au long de leur expérience en salle d’op. Elles défendent les intérêts des patients. Cela ne change pas quand l’équipe se met au travail.»
Tout de même, il est tentant d’en arriver à cette conclusion après avoir jeté un coup d’oeil à l’intérieur d’une unité de chirurgies peu invasives, avec sa sélection de machines et d’équipement étranges, tels que des séries d’écrans vidéo. Ceci ne correspond pas à la salle d’op dans laquelle les infirmières ont fait leurs rotations au cours de leur formation clinique. Le temps où l’on voyait le chirurgien, le scalpel et une infirmière à ses côtés qui s’exprime seulement lorsqu’on lui adresse la parole, est révolu.
«Toutes les interventions chirurgicales sont devenues plus complexes tandis que la technologie s’est développée pour aider l’équipe chirurgicale», dit Wasielewski. «Oui, le rôle des infirmières change mais les chirurgiens aussi. Les nouveaux outils requièrent de nouvelles approches, ce qui permet aux infirmières de se redéfinir auprès des patients.»
L’acquisition, c’est le pouvoir
La technologie chirurgicale, incluant les outils minimalement invasifs, les appareils laparoscopiques et les instruments de robotique, a un cycle de vie relativement court. En effet, l’expression publicitaire classique «nouveau et amélioré» a une réelle signification pour les institutions pratiquant la chirurgie peu invasive. Ce n’est pas juste une question de résultats et des preuves utilisées pour soutenir les prétentions. Les décisions à propos de ce qu’il y a à tester, à mettre à jour et à renouveler ont un effet direct sur les questions essentielles aux équipes chirurgicales, de la courbe d’apprentissage initiale à la maintenance à long terme.
Maintenant, les infirmières se taillent une place dans les salles où les décisions se prennent.
«Il y a une bonne façon de faire les choses et une mauvaise façon», dit Stanbridge. «Si les infirmières sont très proactives en travaillant avec le manufacturier de la technologie pour obtenir des données ou des démos, et si elles développent une quantité de preuves d’autres hôpitaux ou de documentation, les chirurgiens et leurs équipes d’approvisionnement sont bien plus susceptibles de considérer les recommandations des infirmières. Mais si nous attendons que le contrat soit sur la table et les stylos prêts pour la signature avant de soulever des objections, peu importe à quel point elles sont valides, nous ne pourrons pas gérer ces questions clés comme nous devrions le faire.»
À l’Institution Stanbridge, le McGill University Health Centre de Montréal, elle et ses collègues infirmières sont des participantes actives dans la planification des unités de chirurgies peu invasives d’un nouveau campus en construction. «En fait, il y a plus d’infirmières dans l’équipe de développement que de médecins», indique-t-elle.
[Article adapté de la Honor Society of Nursing, Excellence in Clinical Practice de Sigma Theta Tau International. Cet article est une gracieuseté de Sigma Theta Tau International.]
Traduit par Mélanie Pilon, Monster.ca