Les signes que vous occupez le bon emploi
Par Amanda Frank
Collaboratrice de Monster
Vous débordez d’énergie
Vous partez au travail le matin en conquérant. Vous vous sentez comme un boxeur poids plume qui sautille dans son coin en distribuant des jabs dans le vide, prêt à faire face à quiconque osera vous affronter. Voilà un bon signe que vous occupez le bon poste.
Votre réserve inépuisable d’énergie quotidienne vous confère toute la dimension psychologique et la force mentale dont vous avez besoin pour être heureux et productif au travail. Vous êtes bien nourri et évitez la surconsommation de toxines. Vous vous sentez bien équilibré. Votre déplacement jusqu’au bureau est une période de temps privilégiée. Vous en profitez pour faire les autres choses, faire votre comptabilité dans le train ou écouter un chapitre de votre livre sur CD dans la voiture.
Le vendredi, vous vous réjouissez peut-être de l’arrivée de la fin de semaine mais vous n’avez pas l’impression d’avoir besoin de longues vacances. Le dimanche soir, vous êtes au lit à une heure raisonnable qui vous permettra de vous réveiller frais et dispos le lendemain, car l’idée même du retour au travail ne vous effraie nullement.
Vous apportez votre contribution
Votre esprit est stimulé, vous avez plein de bonnes idées et l’occasion de les soumettre. Et pour ce faire, nul besoin d’élaborer la stratégie de l’entreprise. Vous êtes sollicité à divers niveaux et fréquences qui conviennent à votre situation.
Vous pouvez songer à de nouvelles façons d’améliorer la productivité de votre service. Vous pouvez lancer un nouveau concept de produit. Vous pouvez même glisser un commentaire sur le pique-nique de l’entreprise dans la boîte à suggestions. Grâce à cette contribution, vous donnez plus que simplement les éléments de base prévus dans votre description de travail, et allez au-delà de vos tâches immédiates.
Ainsi, vous pouvez aider un collègue à peaufiner sa présentation. Vous porter bénévole au sein du comité d’organisation de la fête de Noël. Aller chercher le gâteau pour souligner un anniversaire au bureau. Autant d’interventions, petites et grandes, que vous adorez.
Vous êtes fier
Lorsqu’à un dîner, quelqu’un vous demande ce que vous faites dans la vie, quelle réponse vous vient spontanément à l’esprit? Devenez-vous un verbomoteur incorrigible à la minute où vous parlez de votre travail? Même en jumelant chaque compliment à une plainte, le fait que votre travail suscite passion et fierté chez vous est toujours bon signe.
Voilà qui est beaucoup mieux que de faire croire que vous avez mal compris la question posée. Ou de marmonner votre réponse en portant la main devant la bouche pour qu’on ne lise pas sur vos lèvres. Ou d’avaler de travers et de vous étouffer sciemment pour faire diversion. (Et si vous êtes vraiment assez bête pour le faire, ne courez pas jusqu’à la salle de bain, car vous risquez de vous asphyxier de honte.)
Songez aux facettes de votre emploi qui vous comblent de fierté. À toutes ces petites choses qui vous viennent spontanément à l’esprit. L’entreprise pour laquelle vous travaillez, le projet que vous administrez, vos clients, les avantages sociaux, l’accès à une technologie d’avant-garde, etc.
Lorsque vous êtes fier de ce que vous faites, ça se voit dans votre identité. Tout comme ce couple l’autre jour au magasin Ikea, lui chimiste, elle physicienne, qui disaient fièrement à la caissière qu’ils achetaient des vases pour s’adonner à des expériences scientifiques compliquées dans le but de créer des centres de table décoratifs pour les mariages. J’ai fièrement résisté à la tentation de faire des blagues sur le formaldéhyde. Quand la situation convient, les mots viennent facilement et sont exprimés bien fort et avec fierté.
Vous êtes entre amis
Votre emploi est un havre de bonheur. Il fait partie d’une myriade de facteurs, dont celui d’avoir accès à des gens qui vous ressemblent et avec lesquels vous vous entendez bien. Songez à ce qui stimule l’esprit de camaraderie, les similitudes, les gens de même caractère. Vous avez des points en commun, vous riez des mêmes blagues, vous vous soutenez mutuellement.
Autrement, le travail est épouvantablement aliénant et peut vous obliger à le remettre en question. L’amitié au travail est source de grande force dans les moments plus difficiles. Si vous avez un véritable ami, vous savez alors à quel point son aide peut être utile.
C’est bon signe si vous avez l’impression que vous pouvez entretenir des rapports avec vos collègues. Mis à part le système de soutien potentiel, vous prenez conscience que votre cadre recruteur et vous aviez raison de penser que vous étiez un bon candidat pour l’entreprise. Je ne dis pas que vos collègues et vous devriez être des copies conformes les uns des autres, mais plutôt ressemblants et complémentaires. Pas plus que vous n’avez à être les meilleurs amis du monde. Vous partagez parfois un café, vous faites partie de l’équipe. Vous savez que vous occupez le bon emploi lorsque vous êtes en mesure de compter quelques amis au bureau.
Vous apprenez
Voici un élément qui ne vieillit jamais, contrairement à vous. Que vous ayez huit ou quatre-vingt-huit ans, que vous soyez une verte recrue ou un vétéran aguerri, la perspective d’apprendre quelque chose de nouveau nourrira votre bonheur. Pas besoin que ce soit lié directement au travail. Ça peut être un stimulus périphérique. Le fait, par exemple, d’être exposé à des clients, des bénévoles ou des voyages intéressants.
Au début de la vingtaine, je travaillais pour une fondation à but non lucratif et l’un de ses philanthropes plus excentriques, un homme exceptionnel d’environ 50 ans mon aîné, m’a prise sous son aile et est devenu mon mentor. Il cultivait une philosophie exceptionnelle sur la vie, la charité, l’art, la famille, l’honneur et la créativité. Il voulait enseigner et je voulais apprendre. Techniquement, cela faisait partie de mon travail d’apprendre de lui comment établir des relations avec les donneurs. C’était en fait la meilleure partie de mon travail. C’était tellement enrichissant que j’en arrivais à oublier tous les inconvénients du poste.
Deux choses ont fini par se produire : il est arrivé à court de leçons et j’ai quitté le poste. Ce mentorat partait du principe que j’étais un navire relativement vide dont il a pu remplir les cales de ses connaissances et de sa sagesse. Le moment était venu de passer à autre chose. Tout ce que j’ai appris durant cette période m’a servi tout au long de ma vie, notamment le lien entre l’apprentissage et le bonheur au travail.
Cela dit, fiez-vous à votre intuition pour établir si vous occupez ou non le bon poste. D’une façon ou d’une autre, vous y gagnerez à le savoir. Si le constat est positif, vous n’en apprécierez votre travail que davantage. Dans le cas contraire, vous saurez quels changements s’imposent. Et vous saurez que vous êtes libre de passer à autre chose et que la décision vous revient entièrement.