Mettez de la substantifique moëlle dans vos entrevues!
Par Johanne Menard
Vous connaissez l’expression : « la substantifique moëlle »? Elle désigne ce qu’il y a de plus riche en substance dans un récit. Je crois que cette expression de Rabelais peut aussi s’appliquer aux entrevues. Hélas, nombreux sont les recruteurs d’aujourd’hui qui constatent que les réponses données en entrevue sont chétives et manquent de substance.
Mettre de la viande dans l’assiette…pour se démarquer!
Les recruteurs disposent de peu de temps pour véritablement connaître les candidats. Il faut donc leur en mettre sous la dent afin qu’ils ne restent pas sur leur faim! Pour se faire connaître, un candidat a tout avantage à dire quelque chose de substantif et nourrissant!
Comment?
- Il faut d’abord savoir ce qui est important de connaître à votre sujet : votre parcours, vos compétences, vos valeurs, vos objectifs, vos attentes, votre contribution, etc.;
- Il faut être en mesure d’exprimer ce contenu dans des mots qui vous représentent et qui seront bien compréhensibles pour le recruteur;
- Il faut aussi parler en images en donnant des exemples, des anecdotes, etc. qui illustrent qui vous êtes et ce que vous savez faire!
Pourquoi?
- Parce que vous voulez convaincre le recruteur que vous avez ce qu’il faut pour combler le poste vacant;
- Parce que vous voulez avoir la satisfaction personnelle d’avoir « mis du contenu » sur la table (et pas simplement d’avoir surfé sur les flots de l’entrevue…);
- Parce que vous voulez laissez l’image et la perception que vous êtes vivement intéressé par l’emploi.
Dorez le blason de vos réponses!
Voici quelques suggestions pour éviter les formules usées à la corde en réponse aux questions classiques des recruteurs :
À la question : Pourquoi voulez-vous quitter votre emploi actuel?
- Réponse : « Parce que je cherche de nouveaux défis ». Il ne s’agit pas d’une mauvaise réponse en soi mais à mon humble avis, elle ne veut plus dire grand-chose. Pensez plutôt répondre que votre emploi actuel vous a permis de développer des compétences X, Y et Z (et spécifiez ces compétences). Et que vous vous sentez maintenant prêts à vous investir dans l’emploi à combler parce que celui-ci exige les compétences que vous avez développées. Exemple : « Au cours des dernières années, j’ai eu l’occasion d’apprendre les rudiments de l’administration des contrats complexes. Ce travail demande des connaissances en droit, des exigences au niveau de la rédaction précise, de la rigueur dans le respect des échéances. J’ai constaté que je suis très à l’aise dans des tâches qui exigent ces compétences et c’est pourquoi je postule pour cet emploi qui fait appel à des compétences similaires. Grâce à ce nouveau défi, j’aurais le sentiment de contribuer au succès de l’entreprise en occupant un poste dans lequel je pourrai continuer à me développer et à bien performer. »
À la question : Pourquoi devrait-on retenir votre candidature pour ce poste?
- Réponse : « Parce que je crois avoir tout ce qui est requis pour l’emploi ». Les réponses à cette question doivent révéler un contenu qui résumera bien l’essentiel à retenir sur la candidature. C’est le temps ou jamais de faire bonne impression en résumant l’essentiel de la concordance entre les exigences du poste à combler et ce que l’on peut y apporter à titre de candidat. Exemple : «Ma compréhension est que vous cherchez quelqu’un qui cumule une bonne connaissance des techniques de vente, une approche clientèle moderne et des facilités à travailler en équipe. Au cours de mon parcours, j’ai suivi des cours de formation en techniques de vente de façon continue. J’ai eu la chance de travailler dans une équipe au sein de laquelle j’ai développé d’excellentes relations interpersonnelles et de qui j’ai beaucoup appris. De même, mes clients ont souvent exprimé leur satisfaction à l’égard de mes services comme en témoigneront mes références. Je crois donc pouvoir répondre aux principales attentes du poste que vous avec à combler. »
À la question : Quels sont vos objectifs de carrière?
- Réponse : « J’espère rester dans ce poste quelques années. Ou encore : « Je ne sais pas vraiment. » Mieux vaut être en mesure d’exprimer la vision qu’on a de son avenir professionnel que d’avouer être dans le néant. Tout le monde ne veut pas nécessairement emprunter ce que l’on appelle « le fast track » ou aspirer à devenir superviseur. Mais les employeurs d’aujourd’hui cherchent à sentir du dynamisme et de l’engagement à grandir chez leurs employés car ils savent que le changement rapide fait partie de la donne. L’adaptabilité et l’appétit d’affûter ses connaissances et ses habilités sont des qualités recherchées. Tout cela pour dire que la réponse à cette question doit être réfléchie et stratégique. Une réponse exprimant d’abord des objectifs à court terme qui sont raisonnablement atteignables en fonction du poste que l’on souhaite occupé aura plus de chance d’être bien accueillie. Et tout dépendamment du contexte, une allusion à des projets de son avenir plus lointain peut être opportune. Toute réponse qui illustre la progression de sa carrière est certes de bon ton. Exemple : « Occuper le poste de chef d’équipe au sein de votre entreprise me permettrait de réaliser un de mes objectifs qui est d’accéder à une première expérience de supervision du personnel. Je m’y suis préparé pendant les trois dernières années en occupant un rôle où j’étais chargé de projets. Je voudrais poursuivre cet apprentissage pendant quelques années afin d’évaluer, avec mon supérieur, si j’ai le potentiel nécessaire pour aspirer à des postes de plus grande responsabilité.»