Avoir une jeune femme comme patronne
L’égalité, bien sûr, mais…
Par Joe Issid
Collaborateur de Monster
Que vous vouliez l’admettre ou non, la guerre des sexes joue encore un rôle bien défini dans le monde du travail moderne. Il ne s’agit pas nécessairement d’un rôle négatif ni même frappant. Le fait est que le sexe d’un gestionnaire et de ses employés reste encore un facteur pertinent lorsqu’il est question d’examiner les tendances et les comportements. Penser autrement serait faire preuve de mauvaise foi.
Une chose est sûre : les hommes se comportent différemment en présence d’une femme, dans la vie privée comme au travail. Tout comme il est évident que les femmes investies d’un pouvoir sont encore perçues différemment de leurs homologues masculins. Bien que le monde du travail moderne n’ait cessé d’évoluer depuis la mentalité misogyne des années 1960, l’interaction entre hommes et femmes restera toujours un facteur pertinent dans l’évaluation des comportements professionnels. En tant qu’homme, relever hiérarchiquement d’une femme peut présenter de nouveaux défis et de nouvelles perspectives. Si c’est votre cas, voici quelques réflexions à évaluer :
L’égalité, bien sûr, mais…
N’oubliez jamais qui est le patron! Comme subalterne, vous êtes payé pour exécuter les tâches et la vision mises en place par votre supérieur, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. Si votre patron est une jeune femme, vous devez lui accorder le respect et l’autorité auxquels son poste lui donne droit. De nombreux hommes trouvent humiliant ce rapport hiérarchique ou peuvent se sentir impuissants. Mais ce n’est qu’une question de perception personnelle. Plus vite vous oublierez le sexe de votre patron, plus vite vous abandonnerez une lutte de pouvoir dont l’issue ne vous favoriserait certainement pas.
L’incompétence (tout comme la compétence) est universelle
Comme pour toute chose dans la vie, vous rencontrerez des gens qui excellent dans leur travail et d’autres qui sont nuls. Je dois admettre que le pire patron que j’aie jamais eu était une jeune femme; mais ça n’a rien à voir avec son sexe ni avec le fait que sa féminité puisse nuire à la qualité de son travail. Elle n’était tout simplement pas faite pour le poste qu’on lui avait confié. Il serait trop facile de citer son jeune âge et son sexe comme étant les principaux motifs de son incompétence. Mais ce serait là jouer un jeu dangereux et malavisé. Il faut examiner chaque cas individuellement et sans préjugé.
Ne jouez pas les chouchous
Certains hommes craignent pour leurs carrières du fait que leur patron est une femme. Cette crainte repose sur la logique voulant qu’une femme à un poste de décision favorise la promotion d’autres femmes à des postes similaires. Selon des études récentes, cette crainte n’est pas fondée. Mabel Abraham, dans sa thèse de doctorat rédigée au MIT, révèle que peu importe la personne qui est en position d’autorité, il n’y a pas d’écart statistique dans le ratio hommes-femmes à l’échelle d’une entreprise. Elle écrit notamment : « (…) les postes sont également répartis entre hommes et femmes, peu importe que le patron soit un homme ou une femme. » Bien que l’étude n’examine pas directement les raisons expliquant ce comportement, Abraham avance ce qui suit : « (…) parce que les femmes craignent que les autres ne les perçoivent pas comme des membres importants de l’entreprise, elles seront moins portées à soutenir d’autres femmes au sein de l’entreprise. Le fait de ne pas défendre la cause des femmes relativement aux salaires et à l’attribution des postes peut découler d’une réaction à la façon dont ces femmes-cadres se sentent perçues. »
La guerre du sexe
Les hommes craignent également que les femmes fassent progresser leurs carrières en flirtant et en usant de leurs attraits comme outil de négociation. Une théorie qui, à vrai dire, n’est pas si dénuée de fondement que ça. Des chercheurs de l’université de la Californie (Berkeley) et de la London School of Economics ont mené des expériences destinées à prouver que le charme féminin rend les dames plus efficaces dans les négociations professionnelles. Selon la dr Laura Cray, qui a dirigé l’étude : « Le charme féminin est un comportement stratégique visant à amadouer l’autre partie afin de l’amener à accepter vos objectifs (…) »
Comment contourner la domination masculine
Le recours à cette technique trouve peut-être son origine dans le dilemme auquel les femmes sont confrontées dans le monde du travail moderne. Bien des femmes pensent que pour réussir dans un secteur dominé par les hommes, elles doivent adopter un style typiquement masculin. Le problème, c’est ce que ce style ne fait l’affaire ni des hommes ni des femmes. La difficulté tient au fait que si les femmes ne parviennent pas à jouer le jeu de la domination, elles craignent d’avoir l’air moins compétentes. User de leurs charmes peut permettre aux femmes d’atténuer les impressions négatives soulevées par leur comportement « masculin » durant la négociation.
Au cours de ma carrière, j’ai relevé de plusieurs femmes et mes diverses expériences ont grandement varié. Mais en bout de ligne, chaque expérience doit être évaluée selon son mérite et les personnes en cause. Il ne fait pas de doute qu’hommes et femmes se comportent différemment et que ces différences causeront des conflits.
Pour connaître une carrière professionnelle fructueuse, il faut prendre conscience de ces différences et apprendre à les concilier d’une manière avantageuse pour vous et pour votre carrière.
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