Pénurie de main-d'oeuvre qualifiée

par Melanie Joy Douglas, Monster.ca

Statistiques courantes

Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), presque 50% des entreprises ont admis qu’elles faisaient face à un manque de main-d’oeuvre qualifiée. 56% d’entre elles ont dit qu'elles ont été forcées d’employer des personnes sous-qualifiées et peu adequates pour ces postes – ces commentaires remontent à environ deux ans. Les chiffres n’ont fait qu’augmenter depuis lors.

L'Association canadienne de la construction (ACC) stipule que le Canada est déjà à court de travailleurs (entre 25 000 et 60 000) et ces chiffres ne feront qu’augmenter. Un rapport encore plus étonnant de la FCEI dit que la pénurie de main-d’oeuvre actuelle au sein des petites entreprises indépendantes a déjà atteint 300,000 en 2001. (www.clbc.ca/fr/Media_Room)

Sans aucun doute, le Canada commence vraiment à sentir les effets de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Il n’est pas étonant d’avoir à attendre plusieurs mois pour avoir les services d'un électricien, d’un plombier, ou d’un charpentier, par exemple.

Prévisions futures

Le site ontarien Skillswork.com estime que dans les deux prochaines décennies, 40% des nouveaux emplois seront dans les métiers techniques spécialisés et les technologies.

Voici quelques prévisions d'emploi dans des secteurs spécifiques :

  • Acierie : on s'attend à ce que 45% des travailleurs qualifiés prennent leur retraite avant 2005 (FCEI, 2003)
  • Fabrication : 400 000 créations de postes au cours des 15 prochaines années en raison des départs en retraite (Centre syndical et patronal du Canada, 2004)
  • Métallurgie : 50 000 personnes seront requises dans les 5 années à venir (le Canadian Tooling and Machining Association – www.tradeability.ca)
  • Collision : 18 000 - 19 000 nouveaux postes devront être comblés dans les 5 prochaines années ... (le Canadian Collision Industry Forum – www.tradeability.ca)
  • Automobile : 30 000 travailleurs sont nécessaires en raison des départs en retraite (Automotive Parts Manufacturing Association – www.tradeability.ca)

Les statistiques sont sans fin. Un article récent dans le National Post déclare : «L'Ontario manque de contremaîtres de construction. Le Manitoba n'a pas assez d'infirmières. Le Nouveau-Brunswick ne peut pas trouver des cueilleurs expérimentés de pommes de terre. La Colombie-Britannique a besoin de mineurs.»

Oui, il est vrai que le Canada a une population vieillissante importante pour un faible taux de natalité. Cependant, ceci n’est qu’un argument parmi d’autres pour expliquer la pénurie de main-d’oeuvre. Avec 67% d'étudiants qui choisissent l'université comme premier choix de postsecondaire et 50% des étudiants universitaires qui soit abandonnent leurs études, soit obtiennent un diplôme puis ont des difficultés à trouver un emploi – il faut que l’équilibre se rétablisse. Les systèmes d'éducation provinciaux se sont davantage concentrés à former des diplômés universitaires, que sur les travailleurs de métiers spécialisés; considérant le manque actuel de travail, certains représentants gouvernementaux et organisations changent de discours.

Conclusion : si vous songez à une carrière dans les métiers spécialisés, il n'y a pas meilleur moment pour se lancer!

Traduit par Sophie Welter, Monster.ca