Rompre une relation est difficile
par Melanie Joy Douglas, Monster.ca
Je me suis rendue compte récemment que je devrai me trouver un nouvel emploi.
Seulement penser que je devais me chercher un nouvel emploi, et j’étais épuisée. Même si mon emploi n’était pas idéal, je m’y étais habituée. J’étais confortable. Je savais ce qu’on attendait de moi. J’avais accumulé certaines libertés. Mon employeur me faisait confiance (je pense). Mes compétences étaient indubitables. Je pouvais me pointer au travail en jeans et sans maquillage et personne ne le remarquait. J’avais adapté mon cubicule à ma personnalité.
Et puis ça m’a frappé : se retrouver sans travail et devoir s’en chercher un autre était comme devenir célibataire et devoir se trouver un nouveau copain. On m’avait remis au point de départ. Je me suis juré de faire les choses différemment cette fois-ci, c’est-à-dire d’apprendre de mes relations antérieures. Je voulais quelqu’un qui puisse m’écouter, me respecter et reconnaître les efforts que je mets dans la relation. Quelqu’un de plus discret, qui n’est pas si avare. Je m’étais trouvé une nouvelle mission, mais j’avais quand même peur et j’étais stressée. J’ai senti une vague de solitude m’envahir et l’angoisse de ne peut-être jamais trouver «l’idéal» a pris le dessus. Serais-je condamnée à passer le reste de ma vie seule? Est-ce que j’avais donné le meilleur de moi-même dans mon ancienne relation?
La zone de confort avait disparu. Je devais maintenant repasser mon C.V., repasser mes vêtements, et me présenter en public. J’ai commencé à créer des profils virtuels avec l’espoir que peut-être, quelqu’un quelque part aurait besoin de quelqu’un comme moi. J’ai attendu près du téléphone, et lorsque celui-ci a sonné, j’ai répondu «Allô?» d’un ton mielleux et assuré. La déception s’est répandue dans mon intérieur lorsque j’ai reconnu la voix de mon amie.
J’ai essayé de combattre la honte. Les gens me demandaient : «Comment se fait-il qu’une belle dame comme toi, et intelligente à part de ça, soit sans travail?» et «Qu’avez-vous fait à votre dernier emploi pour le perdre?» Et je tentais d’expliquer que c’était moi qui avais quitté. Et leur réponse était toujours : «Mais pourquoi? Cet emploi était très bien. Et même s’il y avait des problèmes… Tout le monde a des problèmes. Vous devez apprendre à vivre avec.»
J’ai commencé à douter de moi-même. Pourquoi ai-je terminé la relation? Je ne faisais que donner, et j’étais fatiguée de ne rien recevoir en retour. Oui! Quelque chose comme ça. Et j’avais besoin de changement.
Et puis un jour, j’ai reçu un appel. Quelqu’un voulait me rencontrer! J’étais aussi nerveuse qu’à un premier rendez-vous romantique. J’ai pratiqué mes réponses aux questions qui allaient sûrement être posées, je me suis acheté un nouveau tailleur qui était parfait pour notre rencontre, je me suis maquillée et je me suis chargée d’avoir une haleine extra fraîche.
J’ai cru que notre rencontre s’était bien déroulée : il m’avait dit qu’il me rappellerait, alors j’ai attendu. Après deux semaines de silence, j’étais officiellement découragée. Je ne comprenais pas, je croyais que nous nous entendions bien. La rencontre s’était si bien passée. Est-ce qu’il avait rencontré quelqu’un de mieux que moi?
J’étais si déçue que j’ai appelé tous mes amis pour leur annoncer que j’étais officiellement à la recherche d’une nouvelle «relation». Ils m’ont dit qu’ils verraient ce qu’ils peuvent faire, vers qui ils pourraient se tourner. Suite à la suggestion d’un ami, je me suis pointée à un de ces événements avec des entrevues à haute vitesse, mais je n’ai rien trouvé. Je n’ai rencontré personne avec qui j’aimerais passer une heure, encore moins une journée, cinq fois par semaine.
Est-il alors aussi rare de trouver un emploi idéal qu’il est de trouver cette personne idéale (idéale selon vos préférences, bien-sûr)? Je crois que oui. La compétition, la déception et les efforts sont pareils. Mais c’est aussi la même chose lorsque l’on expérience la magie du premier appel, la connexion établie avec un employeur potentiel lors de la première rencontre, ainsi que l’espoir, les aspirations et les buts en commun qui sont établis lorsque deux esprits similaires se rencontrent. Même si rien ne dure de nos jours, que le taux de divorce est à 60%, que les employeurs et employé(e)s ne ressentent aucune loyauté dans leur union, le désir de prendre part à une relation satisfaisante, que ce soit pour 8 ou 16 heures par jour, reste le même. Je n’ai pas perdu espoir que je vais rencontrer «mon boss charmant» un jour.
Traduit par Josée Mercier